Hystoire de fou de Denis Gerfaud

Hystoire de fou
Denis Gerfaud
janvier 1998
Grand format (22 x 30 cm)
Couverture souple
162 pages
ISBN :
2-910899-03-9
Prix : 30,34 Euros
État : disponible en VPC uniquement

Illustrations intérieures : Nicolas Ryser
Illustration de couverture : Nicolas Ryser & Alexis Santucci


Hystoire de Fou est un jeu de rôle fantastique contemporain, situé dans le monde réel, c’est-à-dire celui des joueurs, où des personnages dotés d’un background tout aussi « réalistes » sont tout à coup confrontés à l’inexplicable. La réalité se dérobe à eux et ils se retrouvent plongés dans le délire, comme s’ils vivaient un rêve éveillés, sans comprendre pourquoi ni comment. Les vérités acquises s’effondrent comme des châteaux de cartes, l’impossible devient vrai, les objets s’animent, rien n’est plus ce qu’il devrait être. Et le rêve tourne au cauchemar.

Or, s’agit-il d’un rêve ? Même en se pinçant très fort, pas moyen de se réveiller, ou du moins, pas si facilement que cela. Retrouver la normalité des choses va cependant être le seul but sensé des personnages, mettre fin au délire, rentrer à la maison ! Cela fait, restera à s’assurer que le monde retrouvé est bien le monde réel. Et si la crise n’était pas terminée ? Et si le délire n’avait fait que se modifier, adoptant momentanément une forme si anodine qu’il se confond subtilement avec la réalité ? Et si, jetant les masques, tout allait brusquement recommencer ?

Pour lire une description explicative d’Hystoire de fou, voir l’article de Kereran sur le site SDEN.

Les objets s’animent.

« Le trio nous attendait au bout de la rangée de frigos. Caroline, qui marchait toujours seule en tête, tomba droit dans l’embuscade. Quand retentit son appel au secours, je courus comme un fou et m’entaillai le talon sur une boîte de sardines. Barbillon arriva plus lentement à la rescousse, devant maintenant s’habituer à marcher avec ses palmes. Le chef de la bande était un vieil aspirateur-traîneau, cabossé et perdant ses boulons, mais d’une incroyable agilité avec sa trompe flexible terminée par une mâchoire cloutée. Il était secondé par un vélo de course au guidon recourbé en cornes acérées, et par une pendule à coucou – le membre le plus vicieux du groupe, voletant au-dessus de la mêlée avec ses ailes de contre-plaqué, et assénant, du bout de ses chaînes, des coups de contrepoids terribles comme des coups de fléau. »

Caroline Chevalier

« Caroline est une belle fille brune, à la fois mince et potelée (là où il faut et comme il faut), avec des cheveux nattés jusqu’aux reins et des yeux gris bleu comme les bonbons à la menthe. Elle fait du théâtre, ou du moins elle prend des cours. C’est ma voisine de palier, mais on ne s’est jamais beaucoup parlé. C’est sûrement aussi la réincarnation d’une princesse égyptienne.

Je ne la voyais que de dos, mais une telle chute de reins ne pouvait être que la sienne, avec la longue natte de cheveux noirs atteignant le niveau des fossettes -– des fesses amples et néanmoins fermes, creusées, bombées comme dans mes fantasmes les plus fous. Elle n’était pas entièrement nue. Si son derrière l’était, le haut de son corps était vêtu d’un gilet de sauvetage orange fluo, et elle était chaussée de bottes de caoutchouc roses. »

Antoine Amelin

« Irène de Montcourt n’est pas seulement la secrétaire de rédaction d’un magazine d’occultisme et de paranormal, elle est la réincarnation d’une ancienne prêtresse égyptienne. C’est du moins ce qu’elle affirme. Il semblerait quant à moi, toujours d’après elle, que je sois la réincarnation d’une espèce de cancrelat.
« Ecoutez, mon petit Antoine, je vous accorde encore trois jours, mais pas un de plus, et c’est votre dernière chance! »
Vingt pages de russe médiéval à traduire en trois jours, c’était possible, mais il allait falloir s’y mettre. Avec mon roman qui n’avançait pas, Arcane XXIII était actuellement ma seule source de revenus. J’étais coincé. »

Bertrand Barbillon

« Derrière moi se tenait un quadragénaire bedonnant, vêtu en tout et pour tout d’une énorme couche-culotte en ouate de cellulose – étrangement à sa taille –, chaussés de patins à glace et coiffé d’une couronne d’épiphanie en papier doré. C’était monsieur Barbillon, le locataire du cinquième. »

Mettre fin au délire

« Au même moment, une intense conviction venait de me frapper : j’étais à la piscine. Je veux dire : j’étais réellement à la piscine.
Certes, je me trouvais, blessé, perdu au sein d’une immense décharge publique, mais ça, c’était le délire. Or qui dit délire, dit aussi réalité quelque part -– la réalité dans laquelle se trouve, réellement, la personne qui est en train de délirer…
C’était la vision du pull marine qui m’avait suggéré cela, comme si cette couleur faisait également partie de ma vraie réalité. Un instant, je m’étais vu nageant dans l’eau bleutée d’une piscine, et j’avais su que c’était vrai.
— Vous savez ce que je crois ?
— Quand nous serons dans l’eau, délire et réalité seront au même niveau, identiques. Il faudra bien alors que le faux cède la place au vrai. Et nous allons nous réveiller, nous réveiller pour de bon… »

L’auteur

Auteur de renom, Denis Gerfaud est connu pour ses jeux de rôles et ses nombreux scénarios publiés dans des revues comme Casus Belli et Jeux & Stratégie.

En 1985, sort son premier jeu de rôles, Rêve de Dragon, qu’il n’aura de cesse de retravailler et d’améliorer à travers des rééditions multiples. Reconnu comme étant un des jeux les plus originaux du paysage français, Rêve de Dragon a sans conteste marqué des générations de rôlistes, à la fois par son originalité, son gameplay et sa gestion des scénarios.

En 1998, ne reniant pas l’influence de Philip K. Dick, Lewis Carroll ou des Monty Python, Denis Gerfaud rédige un jeu plus personnel et s’inscrivant dans un univers fantastique contemporain :  Hystoire de Fou. Avec ce nouveau jeu de rôles, Denis Gerfaud s’engage à faire expérimenter aux joueurs une nouvelle manière de jouer par le truchement d’un humour débridé et d’un léger glissement  vers la folie…

Denis Gerfaud est également l’auteur de très rares nouvelles, dont « Le voyageur », in Faeries 2.

Les scénarios ?

Dans Hystoire de Fou, les scénarios sont appelés des « crises » qu’il s’agira de résoudre.

Vous trouverez deux campagnes dans les suppléments de la gamme  (voir ci-dessous) :

Il existe également deux scénarios de Denis Gerfaud publiés dans Casus Belli :

  • « Morte soirée » dans Casus Belli n°113 (avril-mai 1998)
  • « Pizza pour quatre » dans Casus Belli n°118 (février-mars 1999)

Quelques critiques

Ceux qui ont « accroché » à Hystoire de Fou en parlent comme l’une de leurs meilleures expériences de jeu de rôle.

Casus Belli

Ce jdr est un véritable oasis pour l’esprit. Son ambiance à la fois complètement délirante mais toujours extrêmement cohérente est unique, et les règles sont toujours à son service.

Lire la chronique complète.

Olfried sur le site legrog.com

Si vous n’avez pas encore cerné le jeu, imaginez le fruit des amours interdites de Rêve de Dragon et de la Méthode du Docteur Chestel… explosif quoi.

Lire la chronique complète.

Thomas Brionne sur le site legrog.com

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